SNEAKERS
Certains modèles chez Nike dorment pendant des années dans les archives avant de revenir au bon moment, dans le bon contexte ! La Air Phassad fait partie de ceux-là. 23 ans après sa première apparition, la silhouette hybride imaginée pour les terrains accidentés revient sous une forme entièrement noire, avec des ajustements légers. Ce n’est ni une simple rétro, ni une refonte marketing, c’est le come-back d’une paire à l‘identité forte. Edgard a enquêté sur le retour de cette icône du début des années 2000 oubliée, avec son nouveau design et ses technos qui vont faire des heureux !
2002–2025 : itinéraire d’une sneaker en avance sur son temps
2002 : la Phassad naît au cœur du labo ACG
Sortie en 2002, la Nike Air Phassad faisait partie de la gamme ACG (All Conditions Gear), une ligne créée en 1989 avec une idée simple, celle de concevoir des vêtements et des chaussures capables de résister à tout. Pluie, vent, cailloux, bitume… L’ACG, c’est un laboratoire où Nike s’autorise à sortir des sentiers battus, littéralement.
La Phassad, c’est un peu le chaînon manquant entre la basket urbaine et la chaussure de rando. Une paire volontairement hybride, ou l’on retrouve un amorti Nike avec une semelle plus agressive, taillée pour les sols instables.
Quand l’innovation n’a pas trouvé son époque
La paire est signée Scott Portzline, un designer pas inconnu des amateurs de sneakers. On lui doit aussi des classiques comme certaines Air Max et les premières Shox. Pour la Phassad, il part sur une idée simple, celle de reprendre la logique des tentes ultralégères, pour créer une chaussure imper-respirante, sans l’aspect lourdingue qu’on associe souvent aux paires techniques.
Mais en 2002, l’époque n’est pas encore prête. Le look massif, les matériaux techniques, l’esthétique fonctionnelle… tout ça passe un peu à côté. La paire reste confidentielle, bien que appréciée par une petite niche.
La Phassad Triple Black, la renaissance en noir absolu
Nike ACG Air Phassad Triple Black : le noir comme parti pris
La version 2025 joue la carte du monochrome. Tout en noir, sans fioritures, la Phassad Triple Black adopte une allure furtive et discrète, avec son noir profond. La tige est composée de matériaux synthétiques et de mesh imperméables, avec une toebox renforcée en cuir synthétique.
L’arrière est doté d’un empiècement en nylon pour stabiliser le talon, et les lacets ronds sont partiellement dissimulés sous une couche protectrice imperméable. On retrouve un mini Swoosh brodé, quelques logos ACG ton sur ton, et des coutures noires sur noir. Minimaliste, mais pas bâclée.
Conçu pour encaisser, même hors des sentiers battus
Techniquement, Nike a gardé l’ADN de la version originale avec une semelle intermédiaire en Phylon, légère et souple, combinée à une unité Air encapsulée pour absorber les chocs. La semelle extérieure est bardée de crampons bien marqués, qui assurent une accroche sérieuse sur sols mouillés, sentiers caillouteux ou même pavés parisiens.
L’avant du pied est protégé par une couche pare-pierres, et l’ensemble rappelle ces tentes techniques qu’on ferme avec du velcro, fonctionnel, sec et efficace.
La Nike ACG Air Phassad Triple Black revient dans une époque où le gorp-core et les silhouettes techniques ne sont plus des curiosités de niche, mais des vraies options de style. Surtout, elle le fait sans compromis avec des matériaux costauds, confort bien calibré, look résolument fonctionnel.
Disponible depuis début juillet, cette réédition est une belle pioche pour ceux qui veulent une paire robuste, technique, et un peu différente des classiques de la rotation. Ce n’est pas une sneaker pour suivre la tendance, c’est une sneaker pour tracer sa propre ligne.
